#6 La maison aux esprits

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TITRE: La maison aux esprits

AUTEURE: Isabel Allende

« D’un trait de plume, les militaires bouleversèrent l’Histoire universelle en biffant les épisodes, les idéologies et les personnages inacceptables pour le régime. Ils retouchèrent les cartes, car il n’y avait aucune raison de placer le nord tout en haut, si loin du cœur émérite de la patrie, alors qu’on pouvait le placer plus bas, là où ce serait bien mieux pour lui, et, au passage, ils colorièrent au bleu de Prusse d’amples portions d’eaux territoriales jusqu’aux confins de l’Asie et de l’Afrique, ils annexèrent dans les manuels de lointaines contrées, bousculant les frontières en toute impunité… »

Mon 6e roman de l’année est La maison aux esprits d’Isabelle Allende. Ce roman s’inscrit dans la lignée des œuvres littéraires latino-américaines comme celle de Gabriel García Márquez et Mario Vargas Llosa. D’ailleurs, si vous connaissez le roman Cent ans de solitude de García Márquez, vous trouverez probablement l’histoire assez semblable à celle du premier roman d’Isabelle Allende. Le livre est une grande saga familiale qui prend place au Chili (on suppose grâce au contexte historique/culturel/social, car le pays n’est jamais nommé). Au cours du récit, on suit l’histoire de quatre femmes de la famille Trueba/Del Valle: Nivea, Clara, Blanca et Alba. Quatre générations qui nous font tout d’abord revivre le Chili du 19e siècle pour se terminer dans les années 1970 après le putsch militaire. L’histoire est truffée d’éléments surnaturels, car Clara a la capacité de communiquer avec les esprits et peut prédire l’avenir.

En lisant le roman, j’ai eu la curiosité d’en apprendre plus sur l’auteure. Isabelle Allende est la nièce de l’ex-président chilien Salvador Allende. Son père était ambassadeur et elle a vécu dans plusieurs pays. Son monde a basculé lors du coup d’état de 1973. On comprend alors que les mystérieux personnages du roman qu’elle nomme le Poète, le Président et le Dictateur sont en fait Pablo Neruda, Salvador Allende et Augusto Pinochet.

Même en sachant cela, l’histoire est parfois un peu mélangeante, car il y a beaucoup de personnages et plusieurs ont des noms identiques ou très semblables. Il n’y a rien qui nous indique les années, l’endroit ou tout autre élément permettant de situer l’histoire. Personnellement, j’ai trouvé la première moitié du roman plus ou moins intéressante. C’est vers la seconde partie que j’ai vraiment pu apprécié l’oeuvre d’Isabelle Allende. La finale est particulièrement poignante, car elle nous amène dans le Chili de la dictature de Pinochet. On vit alors un peu des horreurs qu’a vécu le peuple chilien à cette époque de torture et de meurtre.

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